À propos de la Fierté à la fonction publique

Un réseau de différentes communautés

Vision

Le Réseau de la Fierté à la fonction publique (RFFP) envisage une fonction publique fédérale où tous les fonctionnaires qui sont membres de la communauté 2ELGBTQIA+ se sentent inclus, en sécurité et bénéficient des mêmes opportunités. Nous nous engageons à promouvoir un milieu de travail équitable qui soutient activement le bien-être et le développement des membres de la communauté 2ELGBTQIA+ grâce à des politiques, des programmes et des pratiques qui intègrent une inclusion intersectionnelle. Nos efforts visent à garantir que chaque membre de la communauté 2ELGBTQIA+, quel que soit son lieu de travail, puisse s’épanouir, contribuer et réussir dans sa carrière, tout en favorisant une culture de respect et d’appartenance.

Mission

Notre mission est de bâtir un milieu de travail où chaque fonctionnaire se sent valorisé, respecté et encouragé à contribuer pleinement, en veillant à ce que la fonction publique fédérale soit un modèle d’inclusion et d’équité.

De la purge à la fierté : l’histoire du Réseau de la Fierté à la fonction publique

Les racines du Réseau de la Fierté à la fonction publique (RFFP) emontent à une période sombre de l’histoire du service public canadien : la purge LGBT. Des années 1950 jusqu’au milieu des années 1990, des milliers de personnes employées dans la fonction publique fédérale, les Forces armées canadiennes et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont été ciblées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelles ou perçues.

Au plus fort de la guerre froide, de nombreuses personnes 2ELGBTQIA+ ont été faussement considérées comme des risques pour la sécurité nationale et contraintes de quitter leur emploi. Ces personnes ont subi une surveillance intrusive, des interrogatoires et, dans de nombreux cas, des congédiements. Des carrières ont été brisées, des vies bouleversées. Cette période a été marquée par une discrimination systémique et une trahison institutionnelle, laissant des cicatrices durables tant sur les individus que sur l’intégrité des institutions publiques censées servir l’ensemble de la population canadienne.

Un long silence et une lente évolution

Bien que les années les plus actives de la purge aient pris fin au milieu des années 1990, les préjudices ont perduré pendant des décennies. Entre les années 1990 et 2017, cette période a été caractérisée par une résistance discrète, une visibilité prudente et une lente reconstruction de la confiance.

En 1992, les Forces armées canadiennes ont officiellement levé l’interdiction, visant les membres 2ELGBTQIA+, à la suite d’une contestation judiciaire. Quatre ans plus tard, la Loi canadienne sur les droits de la personne été modifiée pour inclure l’« orientation sexuelle » comme motif de discrimination illicite. Cependant, malgré ces avancées juridiques, de nombreux milieux de travail fédéraux manquaient encore de la culture et du leadership nécessaires pour soutenir une inclusion significative.

À la fin des années 1990 et au début des années 2000, des réseaux d’employé·e·s ont commencé à se former. Des représentant·e·s de Patrimoine canadien, d’Énergie, Mines et Ressources Canada, ainsi que de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ont collaboré pour créer ce qui a d’abord été appelé « Fierté au travail ». Durant cette période, le mariage entre personnes de même sexe a été légalisé au Canada. 

Malgré ces progrès, de nombreuses personnes 2ELGBTQIA+ au sein de la fonction publique hésitaient encore à être ouvertes sur leur identité. L’ombre de la purge persistait — la confiance avait été brisée, et il faudrait plus que de nouvelles lois pour la rétablir.

Ce n’est qu’en 2016 qu’un véritable moment de reconnaissance a émergé. Sous la direction de Michelle Douglas, des survivant·e·s de la purge ont pris la parole pour partager leurs histoires et poursuivre la justice par le biais d’un recours collectif contre le gouvernement du Canada. Leur courage a suscité une attention nationale, une couverture médiatique et une pression publique croissante pour le changement.

Des excuses historiques

En 2017, cet appel à la justice a été entendu. Le 28 novembre, le premier ministre Justin Trudeau a présenté des excuses officielles à la Chambre des communes aux personnes lésées par les politiques et pratiques fédérales. Ces excuses reconnaissaient des décennies de discrimination et offraient un engagement envers la réconciliation. Un règlement historique a suivi, incluant une compensation financière, la création du Fonds Purge LGBT, et des plans pour un mémorial national..

Ces excuses ont marqué un tournant — à la fois une reconnaissance des torts passés et un catalyseur pour un changement durable.

Le parcours du Réseau de la Fierté à la fonction publique

De ce moment de reconnaissance est née une volonté renouvelée d’agir : une vision d’une fonction publique où les employé·e·s 2ELGBTQIA+ — dans toutes leurs identités intersectionnelles et peu importe leur emplacement géographique — se sentent valorisé·e·s, respecté·e·s et habilité·e·s à contribuer pleinement. En 2018, le Réseau de la Fierté à la fonction publique (RFFP), tel que nous le connaissons aujourd’hui, est né de cette vision, sous la direction de Jason Bett, un haut fonctionnaire dont le leadership et le plaidoyer ont contribué à façonner les bases audacieuses et inclusives du réseau.

Ce qui a commencé comme un mouvement de base, dirigé par des employé·e·s, est rapidement devenu une force motrice pour l’inclusion, le plaidoyer et la visibilité au sein de la fonction publique fédérale. Aujourd’hui, le RFFP unit des milliers d’employé·e·s 2ELGBTQIA+ et d’allié·e·s à travers plus de 95 organisations fédérales et missions canadiennes à l’étranger. Le travail du RFFP a inspiré une collaboration avec les services publics provinciaux et territoriaux et a attiré l’attention de partenaires internationaux s’efforçant de bâtir des institutions plus inclusives. 

Les réseaux d’employé·e·s dans presque tous les ministères et organismes ont également continué à croître et à évoluer. Ils ont travaillé sans relâche en parallèle pour soutenir l’inclusion, l’éducation et la visibilité des personnes 2ELGBTQIA+ dans leurs contextes organisationnels uniques, jouant un rôle essentiel dans la promotion de milieux de travail sûrs et accueillants, et servant souvent de premier point de contact et de soutien pour les employé·e·s explorant leur identité au travail. De plus en plus, ces réseaux départementaux ont établi des partenariats avec le RFFP pour amplifier leur impact grâce à des initiatives conjointes, des sessions de formation intersectionnelles et des événements inclusifs. La force de ces partenariats réside dans leur engagement commun envers un changement réel — ils forment un écosystème de soutien qui s’étend des équipes individuelles aux plus hauts niveaux de leadership. En travaillant de concert à travers les départements, les régions et les identités, ces réseaux veillent à ce que l’inclusion soit intégrée non seulement dans les politiques, mais aussi dans la culture quotidienne.

Un héritage de résilience et de changement

Depuis sa création, le RFFP a contribué à rendre la fonction publique fédérale plus sûre et plus accueillante pour les membres des communautés 2ELGBTQIA+ et a eu un impact durable. Le réseau a lancé des initiatives majeures — notamment Semaine de la Fierté à la fonction publique, un programme de mentorat unique en son genre, et des conseils aux organisations fédérales sur les politiques inclusives et les pratiques en milieu de travail. Grâce à son plaidoyer constant, le RFFP est devenu une pierre angulaire des efforts en matière d’équité au sein de la fonction publique.

Le RFFP a également joué un rôle déterminant en faisant entendre les voix des personnes fonctionnaires 2ELGBTQIA+ jusqu’aux plus hauts niveaux de leadership. À deux reprises, le réseau a présenté des recommandations directement aux sous-ministres, suivies de lettres ouvertes percutantes qui ont permis de maintenir la conversation et la pression. Ces moments ont marqué un tournant en matière de visibilité et d’influence, établissant un précédent quant à la manière dont les réseaux d’employé·e·s peuvent façonner directement les priorités institutionnelles.

Le succès du RFFP témoigne de ce qui est possible lorsque l’ensemble des fonctionnaires s’unissent pour créer un changement de l’intérieur. C’est un exemple vivant de résilience : une réponse directe à l’exclusion passée et un engagement audacieux à bâtir une fonction publique où chacun·e, quelle que soit son orientation sexuelle, son identité ou son expression de genre, peut s’épanouir.

Alors que nous poursuivons ce parcours, il est essentiel de se rappeler d’où nous venons. L’histoire du RFFP est indissociable de celle de la purge. Elle nous rappelle que l’inclusion n’est pas inévitable — c’est quelque chose que nous devons construire, protéger et faire croître ensemble. Le travail du RFFP honore celles et ceux qui ont été réduits au silence et renvoyés, en créant aujourd’hui un espace où chaque voix peut être entendue.

Ensemble, nous créons le changement et veillons à ce que le passé éclaire un avenir plus juste et équitable pour tou·te·s.

Publications

Rapport annuel 2024 | Réseau de la Fierté à la fonction publique

Mise à jour sur la lettre ouverte aux sous-ministres | Mai 2024

Lettre ouverte aux sous-ministres | Mai 2023

Rapport annuel 2023 | RFFP

Plan stratégique 2023-2025 | Réseau de la Fierté à la fonction publique

Rapport annuel 2022 | RFFP

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